Madame Sauvage est devenue le symbole des victimes de l'enfer conjugal !
Rouée de coups, humiliée, abusée sexuellement ainsi que ses trois filles, elle a vécu le martyre, sous l'emprise totale de son mari violent, pendant quarante-sept années !
Pour mettre un terme à son calvaire, dans un dernier geste de survie, elle n'a pas trouvé d'autre issue que d'éliminer son bourreau, après avoir encore reçu des menaces et des coups. (1)
En effet, elle ne parvenait plus à s'interdire de vivre, elle qui s'autorisait seulement à survivre ! Ce fut donc le seul moyen qu'elle trouva pour se libérer des chaînes conjugales qui l'entravèrent, tant elle fut opprimée par un mari alcoolique et tyrannique. (2)
Jugée coupable de crime de par l'incompétence de l'Avocate générale et d'une partie des jurés qui suivirent les réquisitions sans en mesurer les conséquences tragiques, Mme Sauvage s'est retrouvée emprisonnée, condamnée à dix ans de réclusion. (3) Cette peine fut confirmée lors du procès en appel où siégea un Avocat général, drapé dans ses principes du droit pénal, mais n'ayant aucune connaissance de ce qu'endure une femme maltraitée dans son enfer conjugal. Quelle injustice !
Grâce au soutien de plusieurs associations de défense des victimes de violences conjugales, le Chef de l'État a daigné lui accorder seulement une grâce partielle. Mais, par la toute-puissance des magistrats ayant rejeté sa demande de libération conditionnelle, elle reste enfermée !
Déjà condamnée injustement au regard de toutes les grandes souffrances qui ont brisé son existence, elle est maintenant accablée par de hauts représentants de la Justice !!
Quelle honte !
Pourtant, des experts en psychiatrie et en psychologie ont reconnu la non dangerosité de Madame Sauvage.
Alors que de potentiels terroristes "fichés S", supposés être particulièrement dangereux car radicalisés, sont laissés en liberté (4), Madame Sauvage continue, elle, à croupir en prison. C'est ainsi que tout récemment, le porteur d'un bracelet électronique "fiché S", bien que le Parquet ait demandé son incarcération, a égorgé un prêtre dans son église.
Le comble de l'injustice est de laisser en liberté des personnes qui peuvent commettre des actes atroces, alors que certaines qui ne présentent aucun danger pour autrui, comme Madame Sauvage qui n'est pas "fichée S", peuvent être emprisonnées pendant plusieurs années. En effet, dans certains cas, des magistrats font preuve d'un grand laxisme en accordant des remises de peine à de dangereux malfaiteurs multirécidivistes (ou en laissant en liberté (5) des violeurs), comme ce fut le cas pour un condamné à une peine de vingt ans de prison pour trois tentatives d'homicide volontaire dont deux tentatives de meurtre sur policiers, ramenée en Appel à quinze, libéré par le juge de l'application des peines après avoir purgé seulement une peine de dix ans d'emprisonnement (6), et même pour de dangereux djihadistes (7).
Tel est le grand paradoxe de la Justice !
En rejetant ses demandes de libération conditionnelle (8), les juges ont ignoré les conséquences psychologiques qu'entraîne une aussi longue période de maltraitance, ainsi que le processus d'emprise psychique (9) subit par Mme Sauvage. Pourtant, personne ne ressort indemne d'un tel enfer conjugal, loin s'en faut ! De plus, les juges lui reprochent d'user de son droit de remise en liberté conditionnelle, et de continuer à se positionner en victime. Que de griefs injustifiés ! C'est véritablement scandaleux ! Comment parvenir à se sentir coupable d'avoir mis un terme aux agissements violents et destructeurs de son bourreau qui ont même poussé son propre fils au suicide ?
Après avoir été frappée par son défunt mari pendant près d'un demi-siècle, c'est maintenant la Justice qui, à son tour, avec ses sentences injustes et cruelles, lui assène des coups !
En agissant ainsi, ces magistrats qui n'ont pas compétence pour apprécier tous les aspects de telles situations dramatiques (impact psychologique des violences subies, effets d'une emprise... ), apportent un soutien aux hommes qui maltraitent leurs femmes (10) (il existe aussi des hommes qui sont victimes au sein de leur couple), les encourageant à poursuivre leurs actes violents et destructeurs. Certains juges devraient plutôt user de leur zèle pour condamner sévèrement les auteur(e)s de maltraitance conjugale, afin de dissuader les conjoints qui pourraient envisager de commettre des actes aussi répréhensibles ! (11)
Des faits presque invraisemblables, mais qui s'avèrent être, pour Mme Sauvage mais aussi pour ses filles violées, une bien amère réalité !!
Après une nouvelle demande de grâce émise par ses trois filles, Madame Sauvage est enfin graciée totalement par le Président de la République française, après quatre ans d'emprisonnement.
(1) En France, en 2016, 157 personnes sont mortes de violences conjugales : 123 femmes (76%) et 34 hommes (24%), et 25 enfants sont décédés dans le cadre des violences physiques survenues au sein du couple. En 2017, 109 femmes ont été tuées par leur conjoint ou leur ex-conjoint. En 2018, ce sont 121 femmes qui ont été tuées. En 2019, il y a eu 146 féminicides ! En 2022, 244 000 personnes (ce chiffre a doublé par rapport à 2016) ont été victimes de violences conjugales, soit une hausse de 15% par rapport à 2021 ; 87% sont des femmes.
(2) "(..) les manipulateurs n'admettent aucun comportement d'autoprotection chez leur victime. Elle doit recevoir toutes les maltraitances sexuelles, physiques ou psychologiques sans broncher sous peine d'empirer les choses. (..) La plupart des femmes tuées par leur conjoint le sentaient venir mais n'ont pas pu, pas su, pas osé mettre en place leur protection. Dans tous ces cas de «drames familiaux » collectifs, elles n'ont pas pu, pas su, osé protéger leurs enfants non plus." (Cf. Enfants de manipulateurs. Comment les protéger ?, Christel Petitcollin, p. 77, Éditions Guy Trédaniel, Paris, 2017)
(3) Dans une précédente affaire de violences conjugales, Alexandra Lange, fut acquittée le 23/03/2012. Cette mère de quatre enfants tua son mari violent le 18/06/2009 après avoir subi harcèlement moral, coups, humiliations et viols pendant onze années.
Alexandra Lange est l'auteur du livre : Acquittée « Je l'ai tué pour ne pas mourir », Éditions Michel Lafon, 2012.
https://www.michel-lafon.fr/livre/1154-ACQUITTEE_Je_l_ai_tue_pour_ne_pas_mourir.html
(4) Une libération a même été rendue possible en raison de la défaillance d'un juge d'instruction !
https://www.europe1.fr/societe/djihadiste-libere-par-erreur-pas-de-sanctions-contre-le-juge-3819404
(5) Comme ce fut le cas en novembre 2010 par le juge d'instruction de Nîmes qui a libéré le futur violeur et tueur d'Agnès Marin. Elle fut violée par Matthieu Moulinas sous la menace d'un couteau puis brûlée le 16 novembre 2011. Le Conseil supérieur de la magistrature a même rejeté en juillet 2015 la plainte intentée par la famille contre l'État et blanchit le juge d'instruction ! La famille a cependant continué ses poursuites, ce qui a permis, le 24 avril 2017, au Tribunal de grande instance de Paris de condamner l'État à une indemnisation financière à hauteur de 185 000 euros pour « négligences fautives assimilables à une faute lourde » dans la mesure où la remise en liberté du meurtrier a été trop rapide, sans attendre l'avis de l'expert, et sans prendre l'avis de la protection judiciaire de la jeunesse.
Qui donc est plus injuste qu'un juge qui n'applique pas la loi !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Agn%C3%A8s_Marin
Ce fut aussi le cas de Tony Meilhon, plusieurs fois condamné pour viols et violences, qui sortit de prison, sans qu'aucun suivi judiciaire ne soit effectué de la part des magistrats, environ un an avant de commettre le crime monstrueux de Læticia Perrais, le 18 janvier 2011.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tony_Meilhon
Ce fut encore le cas de Bertrand Cantat qui, bénéficiant de la clémence de la justice, fut libéré en 2007 après avoir purgé seulement la moitié (4 ans) de sa peine (8 ans) pour le meurtre de Marie Trintignant. À sa sortie de prison, selon les dires des parents de la victime et d'un témoin, il frappa son ex-femme Krisztina Rády, la poursuivant avec un couteau de cuisine tout en hurlant !
(Cf. "La barbarie en France, 4° L'atrocité de certains crimes)
https://la-veritable-lumiere.over-blog.com/2017/04/la-barbarie-en-france.html
Un autre meurtrier, Zbigniew Huminski, d'origine polonaise, plusieurs fois condamné pour des faits de violence en France et en Pologne, faisait l'objet d'une interdiction de territoire définitive à la suite d'une condamnation à six ans de prison ferme, en mars 2010, pour «extorsions avec violence, vols aggravés et séquestration ou tentative de séquestration». Il sortit de prison le 21 mars 2014 après avoir bénéficier d'une remise de peine et fut remis le 27 mars 2014 aux autorités polonaises dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen. Le 15 avril 2015, il réussit à revenir en France sans être inquiété en l'absence de contrôle à la frontière (Bernard Cazeneuve était alors ministre de l'Intérieur, et Christiane Taubira ministre de la Justice), puis enleva, viola et tua Chloé Ansel, âgée de neuf ans. David Selingue, le père d'une autre petite fille de Calais qui avait été menacée en juin 2009 par Zbignieuw Huminsky, le décrivait comme « quelqu'un de méchant, un prédateur ». « On se sent bafoué parce que le jugement n'a pas été respecté », avait-t-il ajouté, « il a écopé de six ans de prison ferme et il n'en a effectué que quatre. Il va falloir expliquer à la famille (de Chloé) que cette personne devrait encore être en prison ». Deux ans après ces faits tragiques, Zbigniew Huminski n'était toujours pas jugé !
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Chlo%C3%A9_Ansel
En France, 10% des victimes de viol déposent plainte. 60% des affaires sont classées sans suite quand la victime est mineure et 70% quand elle est majeure ! Seulement 10% des plaintes aboutissent à une condamnation de l'agresseur en cour d'assises !!
https://www.justice.gouv.fr/art_pix/1_stat_infostat107_conda08_20091222.pdf
https://www.justice.gouv.fr/art_pix/Stat_Les_condamnations_2017.pdf
(6) ce qui lui a permis de tuer un policier, sur les Champs-Élysées, à Paris, le 20 avril 2017. Un massacre a pu être évité grâce à l'intervention d'un autre policier qui l'a abattu rapidement alors qu'il prenait la fuite tout en continuant à se servir de son arme de guerre !
(7) Comme pour l'islamiste Christian Ganczarski, soupçonné par les autorités américaines d'avoir participé aux attentats du 11/09/2001, considéré comme ayant été le cerveau d'un attentat qui a fait 21 morts en 2002, condamné à 18 ans de réclusion criminelle en 2009, et qui a violemment agressé trois agents pénitentiaires à la prison de Vendin-le-Vieil, le 11 janvier 2018, alors qu'il purgeait ses derniers jours de détention à la suite d'une remise de peine.
(8) Par exemple, le 12 août 2016, le Juge d'application des peines de Melun a rejeté la demande de libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage malgré le soutien de l'opinion publique et de l'ensemble des associations de femmes battues.
(9) Lorsqu'une femme se trouve engluée dans une relation d'emprise, le conjoint dominant va chercher à l'éloigner de son entourage, à la manipuler psychologiquement en la culpabilisant et en la persuadant qu'elle ne peut pas vivre sans lui.
(10) De nos jours, nous assistons à la banalisation des violences conjugales. Ainsi, le 30/11/2017, sur C8, dans l'émission C'est que de la télé, l'animateur de télévision et humoriste Jean-Christophe Le Texier dit Tex a eu une conduite méprisable à l'égard des femmes battues en se permettant de faire une blague ignoble et totalement irrespectueuse", sous-entendant que les hommes doivent frapper plusieurs fois leurs femmes pour qu'elles parviennent à comprendre ce qu'ils leur expliquent : "(..) Les gars, savez-vous ce qu'on dit à une femme qui a déjà les deux yeux au beurre noirs (..) on ne lui dit plus rien, on vient déjà de lui expliquer deux fois !".
https://www.20minutes.fr/television/2179719-20171201-c8-blague-tex-femmes-battues-provoque-tolle
(11) "C'est ainsi que la société cautionne la violence conjugale, en ne mesurant pas réalistement l'ampleur du danger et en refusant aux victimes l'aide énergique dont elles auraient besoin." (Cf. Enfants de manipulateurs. Comment les protéger ?, Christel Petitcollin, p. 78, Éditions Guy Trédaniel, Paris, 2017)
Ainsi, de nombreuses femmes rencontrent de grandes difficultés à porter plainte en se rendant dans les commissariats de police :
Certaines femmes ont été tuées à cause du laxisme judiciaire, par exemple :
- Audrey Vella, décédée en mars 2007 d'une hémorragie après avoir reçu 9 coups de couteau de son ex-compagnon. Elle s'était rendue à trois reprises à la gendarmerie, avec dépôt de plainte en janvier et octobre 2016. Elle continua cependant à être harcelée et menacée !
Isabelle Thomas, tuée par balle en août 2014 par son ex-concubin, en dépit de deux plaintes, la dernière ayant été déposée trois semaines avant le drame !
Julie Douib, tuée par balle le 03 mars 2019 par son ex-conjoint, malgré le dépôt de deux plaintes et cinq mains courantes pour violences et menaces !
En France, 40 % des auteurs de violences conjugales ont une forte dépendance à l'alcool et 25% des agresseurs consomment des stupéfiants.
« 80 % des plaintes transmises pour violences conjugales ont été classées sur décision du Parquet, car les investigations insuffisamment approfondies empêchent de donner une réponse pénale efficiente. (...) La mission relève que 41% des victimes d’homicides conjugaux étudiés, avaient subi des violences ou menaces antérieurement signalées au parquet et/ou aux forces de l’ordre, et se trouvaient donc en situation de danger (...) L’impact de l’alcoolisation et de la consommation de stupéfiants sur le passage à l’acte et plus particulièrement sur les violences entre conjoints est majeur.» (Cf. Rapport de la mission sur les homicides conjugaux, par l'Inspection générale de la Justice (IGJ) octobre 2019)
https://www.justice.gouv.fr/publication/Rapport%20HC%20Publication%2017%20novembre%202019.pdf
Commentaires :
"Le soin de me soustraire à l'injustice me coûte plus que de la subir" (Cf. Mémoires de Mme Roland, Tome second, Notices historiques sur la Révolution, p. 69, Baudoin frères Éditeurs, Paris, 1821)
"Il n'y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l'on exerce à l'ombre des lois, et avec les couleurs de la justice, lorsqu'on va pour ainsi dire noyer des malheureux sur la planche même sur laquelle ils s'étaient sauvés." (Cf. Œuvres complètes de Montesqieu, ch. XIV, p. 159, Chez Firmin Didot Frères Imprimeurs, Paris, 1838)
"Voilà où j'en suis : je fantasme une mort qui me délivrerait. Je suis tellement seule, tellement déboussolée, tellement effrayée." (Cf. Morgane Seliman, Il m'a volé ma vie, p. 120, Éditions XO, Paris, 2015)
"Si, comme avec bon droit on perd bien un procès, souvent un bon ouvrage a de faibles succès. Le jugement de l'homme ou plutôt son caprice pour quantité d'esprits n'a que de l'injustice." (Cf. Corneille, La galerie du palais, acte I, scène VII)
"Les maris violents sont dangereux donc à fuir. (..) pour les hommes les plus primaires, le cycle de la violence reprendra tôt ou tard sans cours normal, remettant en danger de mort ces femmes qui leur ont fait à nouveau confiance. Pour les maris plus malins, je pense que l'interdit de la violence physique les fera dériver vers la violence psychologique, moins décelable, mais aussi destructrice pour leur femme et pour les enfants. Au lieu d'un meurtre, on risque un suicide (11000 suicides en France par an, quand même !)" (Cf. Enfants de manipulateurs. Comment les protéger ?, Christel Petitcollin, p. 56, Éditions Guy Trédaniel, Paris, 2017)
Lecture conseillée :
Parce qu'il y a les femmes, Olivier Delacroix, Éditions Michel Lafon, Paris, 2019
Article "Survivre à l'enfer familial" :
https://la-veritable-lumiere.over-blog.com/2016/09/survivre-a-l-enfer-familial.html
Article rédigé par Cristina Casado
Ce fut un honneur pour moi d'avoir œuvrer avec Pascal Bourdaloue à la dénonciation d'une si grande injustice, d'autant plus que certains magistrats sont loin d'avoir une conduite irréprochable.
Article mis à jour le 29/12/2016 à la suite de la libération de Mme Sauvage, puis les 21 avril 2017, à la suite de l'attentat sur les Champs-Élysées, et le 11 janvier 2018, à la suite de l'agression à la prison de Vendin-le-Vieil.
Article "Le calvaire de Fiona et de Maëlys sur fond de drogue et de violence :
https://la-veritable-lumiere.over-blog.com/2017/12/le-calvaire-de-maelys-et-fiona.html